10 | 2023
Voyage et pratiques savantes et érudites
Sous la direction de Isabelle Brian et Alain Guyot
9 | 2022
Retour de l'URSS
Sous la direction de Nikol Dziub
De Duhamel et Durtain à Maillart en passant par Malraux, les époux Bloch, Romain Rolland, Nizan, Herbart, Gide ou encore Guilloux, ce dossier se focalise, à une exception près (celle de Simone de Beauvoir), sur des voyages en URSS effectués à la fin des années 1920 ou dans les années 1930, soit à une époque-tournant où l’on passe de la « lune de miel » à « l’ère du soupçon ». Croisant les méthodologies des études imagologiques, des études génétiques et des études de réception, les contributeurs s’attachent à analyser comment le retour des voyageurs influe sur la mise en récit de leur voyage ainsi que sur la construction de leurs personnages d’auteurs respectifs.
HS 4 | 2021
Voyage et mémoire dans l’Antiquité romaine
Sous la direction de Fabrice Galtier
Si la littérature latine n’accorde, dans l’Antiquité, qu’une place réduite à l’écriture du voyage factuel, d’ailleurs pas encore constituée en genre à part entière, elle n’en révèle pas moins une diversité d’approches dont le présent dossier constitue un aperçu placé sous l’égide de la mémoire. Il contribue ainsi, à sa manière, à perpétuer le souvenir de ces voyageurs qui se refusaient à tomber dans l’oubli.
On voyage souvent mal. Sentiment d’ennui, de vanité ou d’inutilité face à l’entreprise, obstacles, changements d’itinéraire, interruptions et contretemps frustrants, événements forçant le voyageur à un retour précoce, et même, dans le pire des cas, mort en chemin sont autant de causes susceptibles de condamner le voyage comme son souvenir. L’échec, toutefois, peut également devenir un ressort essentiel de l’écriture viatique. En explorant divers types de voyages inaboutis, on se propose ici d’explorer des tensions et des paradoxes souvent plus productifs qu’il n’y paraît, tant pour les voyageurs que dans la perspective d’une réflexion critique plus large sur les mécanismes du récit de voyage.
Le dossier qui suit, dont l’article de Le Huenen constitue manifestement le fil rouge, n’a pas pour ambition de remettre une nouvelle fois sur l’ouvrage le problème souvent traité de l’appartenance du « récit de voyage » au champ de la « littérature ».
Plutôt que d’opposer deux territoires, il entend étudier la manière dont chacun de ces « territoires » a pu contribuer à définir l’autre. Les textes ici rassemblés interrogent à la fois la manière dont les récits de voyage ont pu participer à la définition de nouveaux critères de littérarité et ce que l’analyse littéraire de textes réputés non littéraires peut avoir de spécifique et d’efficace et révéler de ses propres présupposés.
HS 3 | 2020
Parables of Perception
Sous la direction de Marie-Odile Salati, Sheila Teahan et Richard Anker
Henry James’s first book of travel writings, Transatlantic Sketches (1875), was published in the same year as his first collection of stories, A Passionate Pilgrim and Other Tales, and the serialization of Roderick Hudson. The American Scene (1907) and several of the essays included in Italian Hours (1909) belong to late James, written after the novelist had achieved what most critics consider to be his finest aesthetic achievements, The Wings of the Dove, The Ambassadors and The Golden Bowl. Between the publication of these volumes other collections of travel writings appeared: Foreign Parts (1883), Portraits of Places (1883), A Little Tour in France (1884), and English Hours (1905), all comprised of sketches and essays initially offered to periodicals in the United States and England over four decades of the author’s writing life.
Les articles de ce dossier se proposent d’observer et de comparer différents regards littéraires sur le voyage aux Outre-mer français des aires océaniennes, caribéennes et de l’océan Indien, en se fondant sur un corpus d’œuvres d’avant et après 1946, pour la plupart des récits de voyage rédigés par des écrivains de l’Hexagone. Le voyage et les récits qui en sont tirés apparaissent en effet, dans l’histoire des idées, comme l’une des principales modalités de connaissance pour l’Européen qui découvre le monde ; bien qu’il ait perdu de son caractère encyclopédique à l’époque contemporaine, il semble toujours pertinent d’interroger ce genre littéraire dans le cadre d’une étude des représentations de ces ailleurs.
HS 2 | 2018
D'Afrique et d'Orient
Sous la direction de Élodie Gaden
Dès les débuts du XIXe siècle, le développement de nouveaux moyens de transport, associé à certaines velléités coloniales, ainsi qu'à un désir de découverte de pays nouveaux, conduit des Européens et des Européennes, scientifiques, explorateurs, artistes ainsi qu'écrivains, à se rendre dans des pays d'Afrique et d'Orient. Liés à des contextes culturels et politiques différents, les motifs de voyage sur ces terres sont divers, mais ont en commun d'avoir suscité une littérature relatant le voyage et d'avoir conduit à faire connaître, fût-ce parfois en véhiculant de nombreux préjugés, des aires culturelles particulièrement éloignées, géographiquement autant que culturellement...
5 | 2018
Le carnet de voyage : permanence, transformations, légitimation
Sous la direction de Gilles Louÿs
Pas de meilleur endroit que le Rendez-vous du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand pour organiser une réflexion collective, d'ordre historique et typologique, sur un objet qui connaît actuellement une réelle fortune éditoriale et suscite l'engouement du grand public : avec 80 carnettistes exposant leurs réalisations, une librairie éphémère rassemblant des centaines de titres relevant du carnet de voyage ou de la littérature viatique en général, près de 20 000 visiteurs, cet événement, qui en était cette année à sa 18e édition, atteste de la popularité croissante du carnet de voyage.
Nous avions brièvement rencontré Nicolas Bouvier à Genève, en 1992, à l'occasion de la parution de Routes et déroutes. Peu après, Bouvier avait été invité à Auckland, en Nouvelle-Zélande, pour prononcer l'une des deux conférences d'ouverture d'un colloque intitulé « Literature, voyage and quest » (10 au 12 juillet 1992). Il nous avait envoyé à son retour une photocopie de ce programme et y avait joint une carte de visite, que nous avons choisi de reproduire comme visuel pour ce numéro de Viatica.
Longtemps tenus en marge de la littérature, les récits de voyage représentent, d’Hérodote jusqu’au romantisme au moins, et dans la très grande majorité des cas, d’indispensables instruments de connaissance et de savoir sur le monde.
Pendant l'été 1794, la romancière Ann Radcliffe, accompagnée de son mari, fit un voyage en Hollande et en Allemagne dont elle tira un récit publié l'année suivante, signé de son seul nom. Dans la préface de l'œuvre, Radcliffe justifie l'emploi de pronoms de la première personne du pluriel en relatant les circonstances de ce voyage et en ajoutant que l'œuvre résulte de leurs observations à tous deux.
Inépuisable réservoir d’informations sur les sociétés étrangères à une période donnée, les récits viatiques consignent avec précision us du quotidien, manières de tables, coutumes et costumes, état de la langue, construisant ainsi, sans en avoir toujours une conscience claire, des représentations de « l’autre ». Mais entre admiration et dépréciation, ce que la narration viatique dessine aussi, c’est l’identité de son auteur et de la société dont il est issu. Le récit offre à voir le voyageur autant que l’autochtone saisi par l’œil du baroudeur. Ainsi, l’histoire des mentalités peut se nourrir doublement des informations glanées dans la bibliothèque des Voyages.
La littérature des voyages, dans la mesure où elle s'alimente à l'expérience, met nécessairement en scène le corps, par le biais de ces anecdotes qui montrent le voyageur aux prises avec le monde et ses habitants. C'est également par le truchement de la perception que celui qui parcourt les chemins du monde acquiert une connaissance de l'ailleurs.