N°3 - Décroissance et entreprise(s)

Pour le troisième numéro de la revue Mondes en décroissance, nous souhaitons nous arrêter sur le thème de l'entreprise. Depuis quelques années, la décroissance s'est invitée dans le monde de l'entreprise. Assistons-nous aux débuts d'une récupération par le système capitaliste et productiviste de la décroissance ? Face à la fin de la croissance, est-il souhaitable et possible d'envisager l'entreprise « post-croissanciste » ? Quel rôle doit, peut jouer, l'entreprise dans la période de décrue ? Est-elle tout simplement compatible avec les questions que posent la décroissance ?

À travers ce numéro, nous souhaitons explorer et analyser les perspectives, pièges, écueils, articulations possibles ou non entre l'entreprise et la décroissance. Ce dossier thématique sera l'occasion de publier des contributions innovantes (théoriques, empiriques ou résultats de modélisation) mettant l'accent sur les dimensions suivantes :

1) Définir l'entreprise dans son historicité, son rôle, ses missions, ses représentations et son imaginaire à travers ses liens et son imbrication dans la société de croissance, le capitalisme et le productivisme. Quel imaginaire autour de la notion même d'entrepreneur ?

2) Économie sociale et solidaire, mouvement coopératif, organisations à but non lucratifs, économie de la fonctionnalité, circulaire ou encore entrepreneuriat social ou à missions sont-ils des alliés de la décroissance ou participent-ils à l'accompagnement d'un système à bout de souffle ? Quelles perspectives, quelles limites, quels écueils ?

3) Si le modèle actuel d'entreprise devait disparaître, comment organiser démocratiquement cette transition ? Quels démantèlements, renoncements ou redistributions ? Quelles distinctions entre une firme multinationale et une organisation locale à but non lucratif ?

4) Repenser l'entreprise sous le prisme de la décroissance, c'est d'abord questionner nos besoins fondamentaux et la manière dont on y répond, libérée des notions de croissance et de profit.  C'est une invitation à repenser notre rapport au travail, au salariat. Quelle place pour l'auto-gestion ? Quelle gouvernance et quels modèles démocratiques ?  Comment articuler la notion de communs avec celle de l'entreprise et penser la démarchandisation du monde, le ré-encastrement des marchés ? Quid de l'extractivisme, de l'exploitation, des externalités négatives de la production ? C'est également interroger la place de la technique en entreprise : low-tech, lean management... ?

Types de contributions attendues

Si le numéro 3 comprend un dossier thématique Entreprise(s) et décroissance, il reste composé d’une partie varia (hors thématique). Qu’il s’agisse de la partie thématique ou varia, les types de contributions attendus sont les suivants :

  • Articles à comité de lecture (max. 60 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : nous en attendons qu'ils enrichissent la littérature existante par leur qualité et leur originalité. Les auteurices devront se concentrer sur la force et la clarté de leurs arguments, en s'appuyant sur les approches et méthodologies de leur choix. Les articles sont soumis à un comité de lecture avec une expertise à l'aveugle.
  • Notes de lecture (max. 6 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : les notes de lecture fournissent une évaluation critique d'un ouvrage publié récemment. Elles visent à éclairer sa contribution aux débats en cours sur les idées de la post-croissance et de la décroissance. Les notes de lecture seront évaluées par le comité de rédaction.
  • Les précurseurs et précurseuses de la décroissance (max. 60 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : nous attendons des contributions relatives aux précurseurs et précurseuses de la décroissance qu'elles présentent tout ou partie de l'œuvre d'auteurice ayant contribué à l'émergence de la décroissance et de la post-croissance. Les contributions devront mettre en évidence de manière claire les arguments des auteurices qui contribuent ou ont contribué à ces débats en les contextualisant. Elles seront
  • Points de vue (max. 12 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : les points de vue sont un format court, destinés à contribuer aux débats d'idées de manière informée et argumentée, sans pour autant être des contributions scientifiques. Nous attendons des points de vue qu'ils contribuent avec des arguments originaux et à même de faire évoluer les perspectives liées à la post-croissance et à la décroissance. Les points de vue seront évalués par le comité de rédaction.
  • Présentations de thèses et mémoires de recherche (max. 6 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : avec ce format, nous souhaitons ouvrir la possibilité à de jeunes auteurices de présenter leurs travaux de recherche. Les présentations seront évaluées par le comité de rédaction.

Recommandations aux contributeurices

La date limite de soumission des contributions est fixée au vendredi 29 mars 18h (UTC +2) et doivent être envoyées à l'adresse mondes-en-decroissance@proton.me.

Les contributions doivent être originales et ne pas avoir été précédemment publiées.

Parmi les mots-clés, les contributeurices devront au moins choisir entre : objection de croissance, décroissance, post-croissance.

Nous demandons également aux auteurices de nous fournir une courte biographie.

Les consignes de mises en forme, en particulier de la bibliographie, sont accessibles ici.

Vers le numéro 4 : Questions difficiles de la décroissance

Échéance d’envoi des propositions de contribution : 1e octobre 2024

Si la décroissance a besoin de politique alors elle a besoin de discussions. L’ambition de la revue est précisément de proposer un espace de discussion. D’où la proposition de consacrer le numéro 4 aux Questions difficiles de la décroissance.

Pas question de céder à la pente facile mais fatale de la polémique ; c’est pourquoi nous voudrions que chaque article réduise son ambition a) à repérer une question difficile, ou un faisceau de questions difficiles, en la définissant le plus explicitement possible avant b) de proposer un cadre de problématisation tout aussi explicite (il n'y a là aucun plan imposé, juste les 2 objectifs de la contribution). Attention donc à ne pas confondre la fécondité d’une controverse avec la stérilité d’une polémique.

Le comité de rédaction donnera priorité aux textes qui cadreront conceptuellement et historiquement la question difficile, sans se contenter de rappeler « l’état de l’art ».

Le comité de rédaction demande aussi aux proposant∙es de se limiter à définir et cadrer la question difficile, ce qui leur permettra éventuellement de proposer une combinatoire des solutions possibles et de leurs difficultés ; mais sans se lancer eux-mêmes dans la discussion finale. Le temps lent du repérage et du cadrage n’est pas le temps des solutions.

Pour toutes ces raisons, le comité de rédaction pense que les contributions devraient se limiter à 20 000 caractères (espace compris, hors biblio); il se donnera la charge de les présenter en les regroupant thématiquement.

Droits d'auteur

Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)