Depuis quelques décennies, les publications sur le féminisme et sur la décroissance se multiplient. Au départ, traitées séparément, les deux notions commencent à être croisées et confrontées, bien que ces travaux et initiatives restent assez marginales, notamment en langue française.
Traditionnellement, le féminisme a suscité peu d’intérêt dans la pensée décroissante (Wichterich, 2015) et reste un objet de discussion minoritaire au sein de ce mouvement. Dans les discours féministes majoritaires, on trouve peu de traces de la notion de décroissance, si ce n’est chez les écoféministes, dont Françoise d’Eaubonne, qui introduit le terme en 1974 dans Le féminisme ou la mort, mais dans une perspective souvent restreinte à la décroissance démographique (Goldblum, 2023 ; Lepesant, 2023).
L’émergence, en 2017, du collectif Feminisms and Degrowth Alliance (FaDA) marque une première reconnaissance explicite des liens entre les deux mouvements. Ces articulations ne sont pas seulement théoriques : elles traversent de nombreuses luttes concrètes de par le monde.
Les imaginaires proposés tant par les décroissant·es que les féministes se croisent, se fondent ou se distinguent. Dans ce dossier, la décroissance est entendue comme une philosophie des limites ayant pour objectif de préserver la vie en commun en sortant de l’emprise de la croissance sur l’économie, la vie sociale et politique. Elle se définit à la fois comme une décrue économique, une décolonisation de nos imaginaires et de nos modes de vie et une repolitisation : c’est un trajet, une époque, une parenthèse entre le rejet du monde de la croissance et le projet de sociétés post-croissance.
Le féminisme est ici appréhendé comme un mouvement pluriel – des féminismes – porté par une « même protestation fondée sur la conscience d’une oppression spécifique » (Picq, 2002), et un processus global de mobilisations et de revendications en faveur de l’égalité des sexes et des genres permettant l’amélioration des conditions de vie.
Pourquoi et comment penser des liens entre féminisme et décroissance ? Suffit-il d’une alliance entre ces deux mouvements ou devons-nous leur chercher un fondement commun ? (Dengler, Saave-Harnack, 2019). C’est ce fil conducteur que souhaite explorer ce numéro de Mondes en décroissance, en mettant en lumière à la fois les convergences, les tensions et les potentialités d’une théorie féministe de la décroissance – ou d’une décroissance féministe. Pour cela, plusieurs axes de réflexion sont proposés : une confrontation des principes et des histoires des deux courants ; une réflexion sur les imaginaires et les récits ; une approche technocritique croisée ; et enfin une interrogation sur les reconfigurations du travail.
Axe 1 : Vers une décroissance féministe. Vers un féminisme décroissant
Cet axe veut mettre en lumière les croisements entre féminisme et décroissance, afin de contribuer à dessiner les contours d’une théorie féministe décroissante et/ou d’une décroissance féministe.
La décroissance émane en partie d’une critique radicale du développement et de son monde (Latouche, 2023 ; La Ligne d’Horizon, 2002). Or, dès les années 1980, des mouvements de femmes ont dénoncé l’ethnocentrisme, le racisme, le sexisme des politiques et projets de développement exogènes et porteurs de principes néolibéraux, perçus comme prolongement du colonialisme (Beaulieu, Rousseau, 2011). Ces critiques paraissent pourtant invisibilisées alors qu’elles rejoignent celles faites par la décroissance contre l’idéologie productiviste et extractiviste. Ainsi, malgré une apparente convergence, celle-ci ne va pas de soi quand il s’agit de raconter l’histoire de ces mouvements.
Mais, ces politiques de développement ont aussi été portées par « de nombreuses féministes libérales et responsables d’agences de développement pour intégrer les femmes au développement » (Beaulieu, Rousseau, 2011). En effet, le féminisme, loin d’être caractérisé par une homogénéité au sein des groupes et individus qui s’en revendiquent, ne signifie pas toujours lutter contre toutes les formes de domination. Pour certains courants il se limite à une meilleure inclusion des femmes dans la société de croissance, sans tenir compte des enjeux spécifiques auxquels font face les femmes minorisées (hooks, 2017). Quelle est la portée transformatrice d’un féminisme reprenant les activités et les imaginaires dominants, se contentant d’y inclure les femmes et de leur y donner un accès jusque là refusé ou minoritaire : production, consommation, travail, pouvoir, représentation politique ? Si l’un des enjeux des contributions à cet axe est de rendre visibles les articulations, les convergences et les divergences entre décroissance et féminisme, il s’agit aussi d’identifier les féminismes compatibles avec la vision de la décroissance définie en introduction.
De longues luttes relient certains courants féministes et la décroissance, fondés sur une volonté d’émancipation : valorisation du soin et des activités relationnelles (care), écologie, critique d’une économie patriarcale et productiviste, remise en cause des rapports de domination. Autant de luttes pour conserver la vie sociale – l’un des objectifs politiques de la décroissance – que les inégalités participent à détruire. C’est pourquoi la décroissance est en recherche d’une égalité radicale, que les approches intersectionnelles peuvent venir consolider en tenant compte du cumul des systèmes d’oppression (le genre, la race, la classe, l’orientation sexuelle, l’âge). Catia Gregoratti et Riya Raphael (2019) affirment que l’alliance des pensées décroissantes et féministes ne peut être solide qu’en proposant un nouveau récit de la décroissance prenant en compte les critiques féministes et écoféministes. Si la décroissance est entendue comme philosophie des limites ayant pour objectif de préserver la vie en commun en sortant de l’emprise de la croissance sur l’économie, la vie sociale et politique, quels sont les apports féministes qui peuvent proposer une alternative à la croissance sans limites ? À l’inverse, quels apports la décroissance peut-elle proposer aux féminismes ?
Axe 2 : Contre-récits décroissants et féministes face aux imaginaires et modes de vie d’une société patriarcale croissanciste
La croissance n’est pas seulement un système économique, c’est également un monde : les sociétés de croissance induisent des représentations, des modes de vie, une façon d’être au monde, à soi et aux autres. La croissance a colonisé tant notre quotidien que nos imaginaires (Latouche, 2009). Le patriarcat produit les mêmes effets, dans les mêmes domaines. Ces deux phénomènes inextricables doivent être compris et combattus ensemble pour sortir de l’oppression capitaliste (Mies, 1986) qui, avec le « tournant libidinal du capitalisme », est passé au XXIe siècle d’un capitalisme de production à un capitalisme reposant sur un désir de consommation (Dany-Robert Dufour, 2014).
Ce système d’oppression fait naître des rapports sociaux de consommation, qui étendent la domination capitaliste à l’ensemble de la vie sociale et non plus « aux simples rapports de production ». Ces rapports sociaux de consommation sont souvent genrés et hétéronormés : ces normes touchent les comportements, les choix de vie, la satisfaction des besoins (se nourrir, se loger, s’habiller…), les loisirs et le divertissement, dont les manifestations les plus évidentes s’incarnent dans la publicité. Cette domination se manifeste jusque dans la récupération des idées des mouvements de déconstruction du genre et d’émancipation des sexes par le marketing et la mode (unisexe, non genrée, faisant la place à de nouveaux canons esthétiques…) à des fins d’expansion de la sphère marchande. Celle-ci concerne aussi les corps : quelles sont les perspectives féministes et décroissantes sur cette marchandisation, notamment dans le cas du travail du sexe et de la Gestation Pour Autrui ? Les articles qui s’inscrivent dans cette perspective pourront chercher à explorer en quoi la société de consommation est à la fois une société de croissance et une société patriarcale (Federici, 2019).
Mais ces mouvements d’émancipation, décroissants et féministes, qui combattent les normes oppressives du capitalisme de consommation et du patriarcat, ne sont-ils pas eux-mêmes colonisés par le régime de croissance ? Régime qui, au-delà des modes de vie et des imaginaires, dépolitise notre quotidien en s’appuyant sur le libéralisme et l’individualisme. Autrement dit, « et si l’individualisme et le libéralisme, qui déterminent si fortement nos manières de considérer le monde, façonnaient aussi les mouvements politiques engagés pour la justice sociale et l’émancipation ? » (Vidal, 2019). L’argument du choix, par exemple, concernant la prostitution et la pornographie, est parfois considéré comme une variante libérale et individualiste du féminisme (Minsky, 2024). Comment tenir compte de ces questions qui renouvellent le féminisme, sans rien céder sur la défense des femmes et de leur intégrité (Vidal, 2019) ?
À l’intersection de la décroissance et du féminisme, l’écoféminisme pense conjointement domination et exploitation des femmes et de la nature par un système patriarcal capitaliste et vient proposer des contre-récits, composés de « luttes frontales » et de « luttes feutrées » (Pruvost, 2024). Ces dernières peuvent prendre des formes accessibles et quotidiennes que Myriam Bahaffou explore pour proposer une représentation incarnée des écoféminismes (Bahaffou, 2022), refusant un accaparement du terme « écoféminisme » par les classes dominantes. D’autres formes de luttes feutrées nécessitent de vivre en milieu rural et d’avoir « un champ à soi » (Agarwal, 2012 [1994]). Choisir de vivre en non-mixité dans des communautés rurales (Rimlinger, 2022) ou adopter un mode de vie qui s’organise autour de la subsistance (Mies and Bennholdt-Thomsen, 1999 ; Pruvost, 2021) incarnent des objectifs décroissants et féministes visant une réhabilitation et une valorisation des communs. Par ailleurs, la philosophe Jeanne Burgart-Goutal souligne que c’est au Nord de repenser son fonctionnement et non au Sud de rattraper le Nord dans une course toujours plus grande à la Modernité (Burgart-Goutal, 2017), ce qui implique de penser la décroissance de façon globale. Le terme d’imaginaire est ici mobilisé pour souligner le fait que, bien que l’on trouve des initiatives écoféministes concrètes et incarnées, celles-ci ne soient pas la norme dans la société de croissance mais nous encouragent néanmoins à réfléchir à une société qui reposerait sur un fonctionnement autre : « au travail de reproduction et de production en régime capitaliste est opposée la nécessité de partager du nord au sud le travail de subsistance » (Benquet et Pruvost, 2019).
Dans une société décroissante et post-croissance, les activités de care et de subsistance pourraient constituer les piliers d’un monde viable, car elles répondent à nos besoins les plus fondamentaux. Comment penser dès maintenant le quotidien comme un espace politique décroissant et féministe basé sur la solidarité et le collectif en s’inspirant des propositions écoféministes ? Que ces initiatives soient accompagnées d’un discours politique décroissant et féministe ou qu’elles soient l’objet d’une démarche individuelle, elles s’inscrivent dans des carrières déviantes (Becker, 1985) face à l’hégémonie de la croissance et son monde. Quels pourraient être alors les objectifs d’une décroissance féministe intersectionnelle qui améliore les conditions de vie des individus et préserve les ressources planétaires sans imposer un seul imaginaire ?
Comment construire un récit commun entre décroissance et féminisme en tenant compte des différents rapports sociaux de sexe, de classe et de race ? Enfin, cette réflexion sur les imaginaires nous invite à appréhender le rôle que peut jouer l’art dans la construction de nouvelles représentations de ces imaginaires. En ce sens, quels peuvent être les apports de la fiction écoféministe dans la diffusion de nouveaux narratifs (Vakoch, 2012 ; Kallis et March, 2015) ?
Axe 3 : La question de la technique
Si la décroissance est une philosophie des limites, les discours autour de la technique laissent précisément penser que l’humanité peut s’affranchir de ces limites plutôt que de choisir le renoncement. Il ne s’agit pas que les un·es renoncent à des usages au profit des autres, mais plutôt de décider collectivement de renoncer à des dispositifs. Cela demande d’interroger les implications économiques et politiques desquelles ils résultent (Bihouix, 2014), leurs effets environnementaux, sociaux et démocratiques. Ni technophobie, ni technophilie, il s’agit plutôt de considérer que la technique n’est pas neutre (Ellul, 1954 ; Martin, 1991). Elle redéfinit toujours les rapports sociaux, les espaces de vie et le champ des possibles (Jarrige, 2014) : un mode d’emploi est en réalité un mode de vie (Maison commune de la décroissance, 2022).
La critique de la technique est l’un des fondements de la décroissance. Pour les écoféministes, cette critique est également primordiale. Ce mouvement, né dans les années 1970 et particulièrement actif dans les décennies qui suivent aux États-Unis, s’est notamment structuré autour de grandes luttes écologistes et nucléaires menées par des femmes (Burgart-Goutal, 2020). La domination sur la nature exercée par la civilisation industrielle y est assimilée à la domination patriarcale, auxquelles vient s’ajouter la domination coloniale de l’Occident sur le reste du monde.
Dans le monde de la technique, toute innovation technique est assimilée à un progrès social. Dans le cas de l’émancipation des femmes, la pilule incarne par exemple l’un de ces progrès social et médical à partir des années 1960. Des études ont depuis mis en évidence les effets secondaires de cette méthode contraceptive sur la santé physique et mentale des femmes, et démontré les inégalités sociales qui apparaissent concernant le recours à la contraception (Bajos et al., 2014). Certaines critiques sont parfois adressées au contrôle des naissances et l’eugénisme permis par ces techniques (Merchant, 2003), la transformation du désir d’enfant en « droit à l’enfant » biologique (Charrier et Clavendier, 2016 ; Marcelli 2016) permis par le développement de la technique et de la Procréation Médicalement Assistée (PMA), ou les opérations de réassignation de sexe pour certaines personnes trans. Comment une décroissance féministe permettrait-elle d’aborder la question de la surmédicalisation et la dépendance à l’industrie pharmaceutique et au marché dans tous les temps de la vie des femmes (règles, sexualité, contraception, souci esthétique et de soi, maternité, grossesse et procréation, ménopause…) ? Comment peut-on appliquer la réflexion décroissante sur la technique aux féminismes, à rebours de la volonté de mettre les technosciences au service des objectifs féministes ?
Pour d’autres mouvements féministes, les technosciences sont des perspectives pour que s’accomplissent la justice entre les genres et l’émancipation des femmes – tel que ce fut le cas avec l’électroménager dans les années 1950, ou la pilule dans les années 1960 – et la fin de la soumission au capitalisme et au travail (productif et reproductif). Les articles pourront venir interroger la place de la technique dans le rapport au corps et les changements biologiques, en interrogeant les apports et les limites de l’affranchissement et de l’émancipation des normes de genre. Plus largement, ils pourront interroger le rôle de la technique dans le quotidien (objets électroménagers, par exemple). Comment appréhender ces combats pour l’accès aux soins dans une perspective technocritique ? Quel type de contrôle la technique, et notamment le système médical, exerce-t-elle sur les corps et les mentalités, notamment lorsqu’elle est accessible aux minorités de genre, raciales et aux populations précaires ?
La technique ne se résume pas seulement au médical, elle s’incarne également dans les objets techniques du quotidien. Dans le cadre des activités de reproduction sociale, ces objets sont commercialisés de façon toujours plus importante avec l’argument de soulager la charge de travail domestique – très souvent celle des femmes. Pourtant, ces objets et ces techniques peuvent participer à la division genrée du travail (Gardey, 2002). Delphine Gardey pose notamment la question du sexe des objets : comment deviennent-ils genrés ? Si la technique est présentée comme une source d’émancipation dans nombre de ses manifestations (médicale, dans les modes de vie occidentaux modernes), elle semble toujours soumise à des normes patriarcales, voire vient les renforcer. Alors que la technique est inhérente à nos modes de vie actuels, peut-on les réorganiser pour dépendre plus d’une répartition équitable du travail que d’objets techniques dont la production est incompatible avec des ambitions décroissantes ? Au sein des mouvements féministes, les techniques peuvent être au service de l’émancipation des femmes et des minorités sexuelles ou dénoncées comme outil du patriarcat. L’enjeu de cet axe est d’identifier et d’analyser les relations qu’entretiennent les différents courants féministes avec la technique.
Axe 4 : Pour une réflexion décroissante et féministe sur les activités économiques
Dans une logique de croissance économique, c’est l’ensemble de la chaîne économique qui doit croître : de l’extraction de ressources naturelles aux déchets, en passant par la production et la consommation. Dans le monde de la croissance, où l’augmentation du PIB n’est plus seulement un indicateur mais est la boussole qui guide toute politique publique (Latouche, 2021), chacune de ces activités économiques est devenue une fin en soi, tout comme l’est la croissance. Il s’agit non plus de répondre à des besoins sociaux mais d’extraire pour extraire (extractivisme), de produire pour produire (productivisme) et de consommer pour consommer (consumérisme), dans la mesure où cela est bon en soi pour la recherche de croissance, elle-même considérée bonne en soi. Ces stades superlatifs de l’activité économique sont consubstantiels à l’industrialisation de nos sociétés. Comment à chacun de ces stades les femmes sont-elles aux premières lignes des dégâts causés par l’extension infinie de ces activités économiques ou au contraire plus mobilisé·es pour pallier leurs effets délétères du fait des assignations genrées de nos sociétés ?
Par ailleurs, la question du travail est transversale à l’ensemble des activités de la chaîne économique. Les travaux de l’économiste Antonella Picchio (2015) ont démontré que la décroissance avait laissé de côté la division sexuelle du travail et le travail domestique, pour privilégier les enjeux de production et de consommation. Quant au féminisme, son courant libéral, né au XIXe siècle et consolidé au XXe, a développé une vision de l’égalité consistant à promouvoir le rattrapage des femmes dans les sphères de pouvoir, jusque là dominées par les hommes, en particulier les activités de production économique. En découlent des luttes pour l’accès au marché du travail, pour l’égalité salariale, contre le plafond de verre, contre le genre des métiers… Ce « féminisme de marché » (Pochic, 2018) est critiqué au sein d’autres mouvements féministes ainsi que par la décroissance : ne concerne-t-il pas seulement des femmes privilégiées et éduquées ? N’a-t-il pas pour corollaire la dévalorisation des activités communautaires (Gorz, 1983 : 125-127) et de reproduction sociale (Faircloth ; 2011), principalement réalisées par les femmes ? Ces activités incluent principalement nourrir les membres d’un foyer et entretenir ce dernier, se chauffer, s’occuper des enfants, prendre soin des aîné·es et des plus vulnérables, préparer des fêtes et des rituels (Pruvost, 2019).
Dans une perspective décroissante, c’est la perpétuation de ces activités de soin (care) et de subsistance qui permet que des activités productives soient réalisées, et non l’inverse. Dans quelles mesures ces activités pourraient-elles devenir le fondement commun d’une décroissance féministe et d’un féminisme décroissant ?
Les propositions féministes de rémunération de ces activités sont-elles des solutions qui permettraient leur revalorisation et leur reconnaissance (Federici, 1975) ? Comment ne pas reproduire les dominations de genre, de classe et de race que vivent celles et ceux qui effectuent majoritairement ces activités ?
Au-delà du travail, comment repenser les activités économiques en croisant les théories féministes et décroissantes dans d’autres champs, comme la dette (Bruneau, 2022), la monnaie, etc. ? Ou plus largement, dans des propositions économiques alternatives, comme l’Économie sociale et solidaire (Guérin, 2019).
Comment repenser le système économique actuel en partant d’une théorique décroissante et féministe pour un une application concrète à l’échelle individuelle et collective, qui concerne tant les activités quotidiennes que les institutions ?
Les propositions de communication peuvent croiser plusieurs axes, et les dépasser.
Types de contributions attendues
Pour ce dossier thématique, les types de contributions attendus sont les suivants :
- Articles à comité de lecture (max. 60 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : nous en attendons qu’ils enrichissent la littérature existante par leur qualité et leur originalité. Les auteurices devront se concentrer sur la force et la clarté de leurs arguments, en s’appuyant sur les approches et méthodologies de leur choix. Les articles sont soumis à un comité de lecture avec une expertise à l’aveugle.
- Notes de lecture (max. 6 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : les notes de lecture fournissent une évaluation critique d’un ouvrage publié récemment. Elles visent à éclairer sa contribution aux débats en cours sur les idées de la post-croissance et de la décroissance. Les notes de lecture seront évaluées par le comité de rédaction.
- Les précurseurs et précurseuses de la décroissance (max. 20 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : nous attendons des contributions relatives aux précurseurs et précurseuses de la décroissance qu’elles présentent tout ou partie de l’œuvre d’auteurice ayant contribué à l’émergence de la décroissance et de la post-croissance. Les contributions devront mettre en évidence de manière claire les arguments des auteurices qui contribuent ou ont contribué à ces débats en les contextualisant. Les articles sont soumis à un comité de lecture avec une expertise à l’aveugle.
- Points de vue (max. 12 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : les points de vue sont un format court, destinés à contribuer aux débats d’idées de manière informée et argumentée, sans pour autant être des contributions scientifiques. Nous attendons des points de vue qu’ils contribuent avec des arguments originaux et à même de faire évoluer les perspectives liées à la post-croissance et à la décroissance. Les points de vue seront évalués par le comité de rédaction.
- Présentations de thèses et mémoires de recherche (max. 6 000 signes, espaces compris, hors biblio.) : avec ce format, nous souhaitons ouvrir la possibilité à de jeunes auteurices de présenter leurs travaux de recherche. Les présentations seront évaluées par le comité de rédaction.
Recommandations à l’autorat
Les propositions comprendront un titre, un résumé de 500 mots, 5 mots-clés (dont à minima l’un ou plusieurs des mots décroissance/post-croissance/objection de croissance), ainsi qu’une courte présentation biographique.
La date limite de soumission des résumés est fixée au mercredi 30 juillet 18 h (UTC +2) et doivent être envoyées à l’adresse mondes-en-decroissance@proton.me.
Après la soumission du résumé puis le retour du comité de rédaction, les articles seront à envoyer au plus tard le 15 novembre.
Les consignes de mises en forme, en particulier de la bibliographie, sont accessibles ici.