Introduction
Françoise d’Eaubonne est née à Paris en 1920 mais grandit dans la région toulousaine1. Autodidacte, elle publie ses premiers vers à l’âge de 13 ans. Après la guerre, Françoise d’Eaubonne s’engage au sein du parti communiste (PC). Elle y milite activement quelques années avant de le quitter définitivement en 1956. Françoise d’Eaubonne est une autrice qui vit de sa profession. En 1947, elle reçoit le prix des lecteurs Julliard pour son roman Comme un vol de gerfauts. Ce prix lui assure, à l’âge de 27 ans, une certaine notoriété et surtout la conforte dans sa vocation pour l’écriture. Elle publie dans tous les domaines littéraires (poésie, théâtre, essais, romans, science-fiction…). Françoise d’Eaubonne s’engage dans de nombreux combats. Par exemple, contre le colonialisme, elle soutient le Front de libération national ou participe activement à mai 68. Dans les années soixante, elle fréquente le club homophile Arcadie fondé en 1954 par André Baudry2. Puis, elle fait partie du Mouvement pour la libération des femmes (MLF) et contribue à créer le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) en 1971.
Aux origines de l’écoféminisme : une théoricienne du féminisme et défenseuse de la cause homosexuelle
La parution du Deuxième Sexe en 1949 est vécue comme une libération pour Françoise d’Eaubonne : « Je lis Le Deuxième Sexe. Je nage dans l’enthousiasme. Enfin une femme qui a compris » (1986, p.18). Exaltée par cette lecture, elle est en revanche scandalisée par l’hostilité que le livre suscite et entreprend la rédaction de son premier essai féministe : Le Complexe de Diane (1951) dont le but avoué est de répondre aux détracteurs du Deuxième Sexe et d’en apporter des compléments sur certains points. Françoise d’Eaubonne cherche à expliquer les raisons qui ont conduit les femmes à être exclues du politique et donc du pouvoir. Elle analyse les mythes antiques, y cherche des explications et lie le destin des révolutions à celui du féminisme : « Le sort des révolutions est lié à celui des femmes3 » (1951, p.24). Françoise d’Eaubonne tente de faire une synthèse entre lutte de classe et lutte féministe. Elle s’est rapprochée du parti communiste dans l’immédiat après-guerre et, bien que critique, l’influence marxiste du Complexe de Diane se fait ressentir. Françoise d’Eaubonne enjoint les femmes à militer, à se rassembler et à créer les crèches nécessaires à leur émancipation ; mère d’une petite fille née en 1944, Françoise d’Eaubonne s’est séparée de son mari avant la naissance de l’enfant dont elle a confié le soin et l’éducation à sa famille. Elle a conscience de la complexité pour une femme seule de mener à bien vie de famille et carrière littéraire. Les conclusions de son ouvrage mettent l’accent sur la bisexualité originelle des individus (« on ne pourra que s’incliner devant l’authenticité de la notion de bisexualité chez tout individu dit ̎ normal ̎ » [1951, p.172]) et sur la construction sociale des concepts de virilité et de féminité.
Dans les années 60, Françoise d’Eaubonne publie quelques ouvrages dans lesquels il est question d’émancipation des femmes, des hommes et de libération sexuelle comme Éros noir (1962), Y a-t-il encore des hommes ? (1964) et Éros minoritaire (1970). Ce dernier ouvrage est consacré à l’histoire de l’homosexualité masculine. Françoise d’Eaubonne fait partie des rares intellectuel-les à avoir maintenu les revendications sexuelles depuis les années 1950, c’est donc tout naturellement qu’elle s’investit dans le mouvement féministe lorsque celui-ci prend son essor au tout début des années 1970. Elle a acquis une certaine notoriété au sein de ce milieu pour avoir publié sur ces sujets, elle est d’ailleurs une des personnalités signataires du Manifeste des 3434. Pourtant, Françoise d’Eaubonne est une figure un peu « hors norme » dans le mouvement de Libération des femmes. C’est un électron libre qui participe à certaines actions, à certaines revues sans pour autant revendiquer une appartenance à un groupe plutôt qu’à un autre. Présente à l’origine de la création du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), Françoise sera en quelque sorte « l’égérie » du mouvement pour reprendre l’expression de Frédéric Martel et ce, bien qu’elle fût hétérosexuelle. C’est grâce à un de ses amis du FHAR qu’elle est sensibilisée au problème écologique en cette année 1971 :
L’essai sur le féminisme que j’écrivais de 71 à 72 se termine sur la découverte du problème écologique que j’ai découvert grâce à Alain, le jour où je fus scandalisée de l’entendre dire : le problème de la révolution lui-même passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui. Il m’aura fallu plus d’un an, vu ma lenteur d’esprit, pour assimiler la profondeur de cette vérité5.
La naissance de l’écoféminisme dans les années 1970
Un des éléments clés de la prise de conscience écologiste dans le monde est joué par le rapport Meadows6 paru en 1972 aux États-Unis. Ce rapport, commandité par le Club de Rome, est basé sur une analyse informatique qui étudie les différents systèmes (démographique, industriel…) afin de comprendre les conséquences de la croissance sur la planète. Il présente le scénario probable de l’évolution planétaire pour les 50 années à suivre. Les conclusions sont alarmantes et insistent sur l’épuisement des ressources : la croissance n’est pas illimitée. Le système est voué à s’effondrer à l’horizon 2020 -2030. Cet exposé interpelle en premier lieu les économistes et les scientifiques mais ses répercussions sont bien plus larges et invitent à reconsidérer le rapport des sociétés contemporaines à la croissance. En témoigne le titre choisi pour la première édition en langue française : Halte à la croissance ? 7.
Outre le rapport Meadows, le monde a déjà été secoué par la catastrophe de Minamata8 au Japon et la pollution devient un sujet récurrent. On en est encore aux prémices de l’écologie politique mais un certain nombre d’intellectuels – surtout des scientifiques – de formations diverses tentent d’alerter l’opinion publique sur l’épuisement des ressources, le péril nucléaire et de sensibiliser aux vertus de l’alimentation et des cultures biologiques. Françoise d’Eaubonne se passionne pour tout ce qui a trait à l’écologie et la démographie. Son socle de référence est donc composé de ces scientifiques (mathématiciens et ingénieurs agronomes notamment) qui tirent la sonnette d’alarme au début des années 1970. Il convient de mentionner le mathématicien Pierre Samuel9, l’homme politique américain Ralph Nader10, René Dumont – premier candidat écologiste à l’élection présidentielle française en 1974 – ou encore Claude Aubert11 et Serge Moscovici12. Ces derniers sont tous cités dans les essais de Françoise d’Eaubonne publiés entre 1974 et 1978. Françoise d’Eaubonne, convaincue de l’urgence écologique et de la nécessité d’alerter l’opinion publique, s’attelle dans les années 1970 à la rédaction de plusieurs essais qui vont aboutir à la conception d’une théorie écoféministe qu’elle défend jusqu’à sa mort. Le premier d’entre eux paraît en 1974 sous le titre Le Féminisme ou la Mort et l’introduction donne le ton :
(…) le féminisme, c’est l’humanité tout entière en crise, et c’est la mue de l’espèce ; c’est véritablement le monde qui va changer de base. Et beaucoup plus encore : il ne reste pas le choix ; si le monde refuse cette mutation (…), il est condamné à mort. Et à une mort à la plus brève échéance. Non seulement par la destruction de l’environnement, mais par la surpopulation dont le processus passe directement par la gestion de nos corps confiée au Système Mâle.
Dans cet ouvrage, plusieurs chapitres sont consacrés aux thématiques récurrentes du féminisme et débattus au sein du MLF : la condition des femmes, le mariage, le viol, l’avortement, le travail et les femmes… La troisième et dernière partie du livre, en revanche, est entièrement consacrée à l’écologie-féminisme qui serait le « nouvel humanisme » (1977, p.12). En 1977 paraît Les femmes avant le patriarcat, essai issu de ses recherches sur les Amazones et les sociétés pré-patriarcales. Françoise d’Eaubonne défend la thèse suivante : les hommes se sont accaparés sous l’Antiquité le corps des femmes au moment même où ils se sont approprié l’agriculture (lorsqu’ils ont compris comment fertiliser les sols). Cette découverte de l’agriculture aurait pourtant été à l’origine une découverte féminine :
La découverte de l’agriculture par les femmes est d’une importance tellement grande pour l’évolution historique qu’on peut à bon droit s’étonner de voir la recherche anthropologique en ignorer la dimension (1977, p.12).
Le constat de Françoise d’Eaubonne est donc le suivant : dès lors que les hommes se sont emparés de la fécondité (par la découverte du mécanisme de reproduction) et de la fertilité des sols (par l’agriculture), les femmes et la terre ont été exploitées. En 1978 paraît l’essai le plus abouti sur l’écoféminisme il s’agit d’Écologie-féminisme Révolution ou mutation13. Cet ouvrage comme son titre l’indique est entièrement consacré à l’écoféminisme. Il fait définitivement de Françoise d’Eaubonne une de ses premières théoriciennes.
Pour une décrue démographique
Puisque le responsable des désastres écologiques est le système patriarcal, la société « doit renoncer irréversiblement aux valeurs patriarcales de la civilisation » (1977, p. 225). Ainsi, les femmes doivent prendre en main la gestion de la planète en se réappropriant leur fécondité et l’exploitation des sols. La première des nécessités pour les femmes, c’est de reprendre en main la démographie. Pour cela, les méthodes de contraception doivent être universellement démocratisées et l’avortement libre et gratuit. En France, cette revendication est celle des Mouvements pour la défense de l’avortement et de la contraception (MLAC) qui se sont créés à partir de 1973 dans toutes les grandes villes ouvrant la voie au vote de la loi Veil un an plus tard. C’est aussi en 1974 que la pilule (loi Neuwirth, 1967) peut être remboursée et délivrée aux mineures. Certes, quand paraît l’ouvrage, la loi Veil a été votée mais elle reste incomplète sous bien des aspects car il est toujours impossible d’avorter dans 16 départements sur 94 et la loi est provisoire : elle doit être revotée en 1979. La liberté et la gratuité de l’avortement ne cessent d’être réclamées par les féministes tout au long de la décennie. C’est dans ce contexte que Françoise d’Eaubonne évoque une « amorce » de reprise en main de la démographie par les femmes dans les pays développés. Cette reprise en main de la fécondité est le premier fondement de l’écologie féminisme :
[…] le combat pour la survie de l’espèce et le combat des femmes pour leur libération, c’est la question démographique. C’est la base même d’une plate-forme écologie-féminisme. Mais l’écologie-féminisme est loin de s’y borner ; il ne peut qu’y prendre son point de départ (1978, p.51).
Françoise d’Eaubonne est aussi une militante chevronnée. Depuis 1974, elle est à la tête d’un groupe de femmes organisé autour du Front féministe (devenu en 1978 le mouvement de réflexion « Écologie-féminisme »). Pour lutter contre la surpopulation, conséquence du « lapinisme phallocratique14 », ce groupe préconise la « grève des ventres » c’est-à-dire la décision par les femmes d’arrêter de procréer. Un appel est lancé pour l’année 1979 et reconduit l’année suivante. Sur leurs tracts on peut lire :
Notre DÉCISION (à titre de premier avertissement) de proclamer et d’organiser une grève de la maternité d’UN AN pour celles de nos signataires (c’est la majorité) qui sont en condition de procréer15.
La conviction de Françoise d’Eaubonne des dangers que représente la surpopulation est en partie tirée du cri d’alarme lancé par Paul R. Ehrlich dans son livre La Bombe P publié en 1968. Contrairement aux néomalthusiens dont elle est une lectrice, Françoise d’Eaubonne ne souhaite pas de contrôle strict des naissances mais une libération des corps des femmes, les États étant impuissants à contrôler l’inflation démographique :
La seule solution à l’inflation démographique, c’est la libération totale des femmes, et partout à la fois, et non pas la manipulation anti-nataliste de celles qui appartiennent au camp défavorisé, et y sont défavorisées entre toutes (1978).
Pour Françoise d’Eaubonne la grève des naissances doit venir des femmes et la surpopulation est un problème mondial qui concerne aussi bien les pays développés à faible natalité que les autres. C’est en cela que sa vision est extrêmement moderne, elle évoque les chiffres de l’ONU concernant la consommation des petits Américains comparés aux Boliviens. Elle a déjà conscience de ce que l’on appelle désormais l’empreinte écologique :
Quand on sait ce que coûte à des ressources déjà si compromises et si abîmées la naissance d’un seul enfant des pays les moins surpeuplés (ceux du bloc capitaliste – privé) par rapport à un enfant de l’autre camp, le sous-développé, et qu’un petit Américain ou Suisse va détruire davantage que dix Boliviens, on mesure avec précision l’urgence d’un contrôle démographique mondial par les femmes de tous les pays : ceux d’économie capitaliste privilégiée et ceux dits si pudiquement « en voie de développement » (1978, p.49).
La remise en cause de la croissance économique
L’écoféminisme défendu par F. d’Eaubonne est un véritable projet de société. Il préconise un changement radical de société tourné vers des valeurs d’anticapitalisme et d’autogestion. La lutte contre le capitalisme rejoint le féminisme et l’écologie.
Il convient donc de commencer par la nationalisation de toutes les sources de production. Françoise d’Eaubonne regrette la division du travail et les multiples spécialisations amenées par le capitalisme. Il convient donc de former les individus à pouvoir réaliser une multitude de tâches. De manière générale, elle considère que le travail (le salariat) doit disparaître et ainsi les rapports de consommation/production : « (…) Des masses d’exploités peuvent produire un objet de consommation, ou l’acheminer, sans jamais en profiter. (…). Ce rapport-là doit être aboli » (Dayras, 1990, p. 183). Françoise d’Eaubonne milite aussi pour la disparition de l’argent :
L’échange des connaissances de spécialistes pourra, dans un stade plus lointain, remplacer le signe monétaire sans revenir au « troc » impossible en société développée. Il s’agit là d’un bouleversement impossible à assumer en société capitaliste, bien entendu, et aussi en régime de patriarcat (Dayras, 1990, p.183).
L’abolition du travail salarié souhaité par Françoise d’Eaubonne est à contre-courant du mouvement féministe dans lequel le travail est généralement vu comme émancipateur. Elle a ce slogan « double journée, demi-salaire » et interroge sur l’extrême précarité de ce statut. Dès 1978, Françoise d’Eaubonne critique le principe même de croissance : « Tout essai théorique d’économie devrait commencer par une critique de la notion et du fait de croissance » (1970, p.71-71). Cette phrase illustre bien son rapport à ce que l’on appelle aujourd’hui décroissance et met en avant le côté pionnier de sa théorie. Elle insiste sur le fait qu’une « évolution gynocratique n’aurait pas été plus souhaitable. Nous croyons fermement que seule la co-gestion égalitaire des deux sexes peut répondre aux désirs, capacités et potentialités de l’espèce humaine tout entière » (Dayras, 1990, p.17).
Françoise d’Eaubonne attaque le « système mâle » dans sa globalité en remettant en cause le salariat et le signe monétaire voués selon elle à disparaître. Elle attaque le système capitaliste et dénonce l’hypocrisie des « grandes nations » et ce qui est caché derrière la notion de « développement » :
Les grandes nations, elles, se gargarisent de leur générosité, de leur aide aux motifs idéalistes ; elles ne parlent que de lutter contre « la faim du monde » et préparent allègrement la fin du monde. Des statistiques de spécialistes sont chargées de prouver l’élévation du PNB des peuples « en voie de développement », avides de souiller leur ciel et leurs eaux, d’empoisonner leurs céréales au nom de l’abondance, d’épuiser définitivement un sol déjà pauvre que seule pourrait ressusciter l’agriculture biologique (1978, p.158).
Révolution ou mutation ?
En appelant de ses vœux à « muter » de société, Françoise d’Eaubonne se rapproche du mouvement actuel de la décroissance. Elle nous enjoint à la « mutation » de société en rejetant les valeurs imputées au masculin. Si la société se libérait du salariat, du nucléaire et de la publicité, elle pourrait générer du temps et de l’énergie pour tendre vers une autre société dans laquelle pourraient croître les ressources. Elle donne pour exemple le reboisement des sols.
Son discours est radical et le rejet de l’énergie nucléaire sans appel : « Notre humanité n’en a plus pour longtemps, dans des conditions de démence comme celles-ci ; point besoin de bombe atomique ; les déchets nucléaires suffisent » (1978, p.353).
Le développement de l’énergie nucléaire en France en est alors à ses débuts : le premier essai remonte à 1960, et, entre 1966 et 1974, 41 essais nucléaires ont lieu sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. Ces essais sont contestés et les premières mobilisations citoyennes apparaissent.
Françoise d’Eaubonne est une militante chevronnée en 1971 et sa pensée s’est radicalisée. Son militantisme évolue également dans cette direction. En 1978(b), elle publie un petit essai aux éditions Tierce intitulé Contre-violence ou la Résistance à l’État. Dans cet ouvrage, elle justifie l’utilisation de la violence comme moyen d’action. L’emploi de la violence est justifié car elle répond à une autre violence : celle exercée par les États. Françoise d’Eaubonne se rapproche alors de l’extrême gauche radicale et des groupes comme Action directe ou Fraction armée rouge. Elle s’insurge particulièrement au moment de la mort d’Ulrike Meinhof16 et signe de nombreuses tribunes dans la presse de gauche. Le terrorisme – qu’elle appelle contre-violence – est bien pour Françoise d’Eaubonne la solution nécessaire. Elle ne se cantonne pas à cette position théorique et la met en pratique : son combat contre l’énergie nucléaire trouve son apogée lorsqu’avec la complicité de deux amis elle commet un attentat, le 3 mai 1975, contre la centrale de Fessenheim en construction retardant de plusieurs mois son lancement17. Elle relate ce fait d’armes des années plus tard dans un tome de ses mémoires restées inédites.
Conclusion
En attaquant l’idéologie qui sous-tend le capitalisme, Françoise d’Eaubonne dénonce l’imposture de la croissance. Son discours paraît extrêmement contemporain et pourtant ses principaux essais remontent aux années 1970. Françoise d’Eaubonne est longtemps restée dans l’oubli mais l’actualité nous invite à la redécouvrir. De nombreux travaux de recherches sont en cours et récemment à l’Institut mémoires de l’édition contemporaine – où sont conservées ses archives°– s’est tenu un colloque international qui lui a été exclusivement consacré ; ses essais et quelques-uns de ses autres livres, dont beaucoup étaient devenus introuvables, sont réédités (Le passager clandestin) et traduits à l’étranger (Le féminisme ou la mort) nous invitant à nous réinterroger sur la pensée de cette pionnière de la décroissance.