« L’un des grands avantages de la littérature mondiale, c’est qu’on peut lire à peu près n’importe quoi sans craindre de sortir du sujet1. » Dans son étude sur la littérature mondiale, Jean-Marc Moura souligne l’usage inflationniste de ce terme. En effet, ambiguïtés et incertitudes ont marqué la conception de la littérature mondiale, depuis sa genèse dans un contexte de nationalisme européen jusqu’à sa redéfinition contemporaine à l’échelle mondiale2. Les différents concepts de la littérature mondiale visent à dépasser les limites des contextes nationaux, qu’il s’agisse des échanges entre auteurs de différentes nationalités (Goethe), des processus de circulation, traduction et réception3, de la constitution d’un canon littéraire international ou de la somme des littératures mondiales.
Cependant, certaines approches de la littérature mondiale cherchent à s’affranchir d’un cadre national homogène en mettant l’accent sur les dimensions transnationales et transculturelles, ainsi que sur les différences et les conflits issus des mouvements migratoires et des échanges culturels. Les écrivain·e·s migrant·e·s rompent avec l’idée d’une appartenance à une littérature nationale, soulignant ainsi la nécessité d’une perspective de littérature mondiale qui ne se limite pas à comparer la littérature entre les nations4. La littérature migrante peut être lue comme une littérature mondiale précisément dans la mesure où elle offre aux chercheur·e·s un cadre permettant de saisir la portée globale, cosmopolite, transculturelle et transnationale des textes par rapport à leur production (écriture et édition) et à leur réception5.
Depuis les années 2000, une tendance s’affirme consistant à identifier la littérature migrante en tant que « nouvelle littérature mondiale6 » comme l’a observé la comparatiste Elke Sturm-Trigonakis. L’objectif de ces démarches semblait être de valoriser la littérature migrante qui n’avait pas encore trouvé sa place dans un système de littératures nationales.
Cette contribution se propose de retracer l’évolution de la littérature migrante comme une notion problématique jusqu’à son intégration dans le champ de la littérature mondiale. Puis, l’article mettra en lumière le caractère transitoire du concept de « nouvelle littérature mondiale » qui perd de sa pertinence dès que l’objectif – à savoir le passage de la littérature migrante de la périphérie au centre – est atteint7. On proposera finalement une réflexion sur la place de la littérature migrante dans une société postmigrante où la migration n’est plus perçue comme une condition exceptionnelle, mais comme une caractéristique structurelle des sociétés contemporaines. Ce qui amène à s’interroger de la pertinence d’une catégorie de « littérature migrante » dans notre société contemporaine.
La littérature migrante – une notion problématique
Bien que les mouvements migratoires soient une constante historique et que la littérature en témoigne (voir les histoires d’Ulysse, de Gilgamesh ou le roman du Graal), la littérature migrante s’inscrit comme une réponse au « temps des migrations8 » désignant les déplacements humains mondiaux sans précédent du début du XXIe siècle.
Le terme « littérature migrante » n’est pas employé de manière uniforme, et il revêt des significations diverses, accompagnées de synonymes variés.
Dans l’espace germanophone, la littérature migrante est historiquement issue du contexte de la migration de travail, tout en reflétant d’autres mouvements migratoires comme la migration de système ou la migration d’asile9. Plusieurs catégories de littérature migrante ont été élaborées puis abandonnées, telles que « Ausländerliteratur10 », « Gastarbeiterliteratur11 » ou « Migrantenliteratur12 ». Dans l’espace francophone, l’évolution est similaire : des catégories comme « littérature beur », « littérature de la banlieue » ou « littérature francophone » ont émergé, pour ensuite être critiquées, voire rejetées13. Cependant, contrairement à l’espace germanophone, les migrations issues des anciennes colonies confèrent une dimension postcoloniale à la société14. Cette littérature postcoloniale aborde également les « histoires de migration » des générations passées, notamment celles des esclaves, dont l’héritage reste ancré dans la mémoire collective15. Comme les littératures francophones ont surtout été éclairées d’un point de vue postcolonial, le sujet de la migration a été réduit à ce prisme.
En attribuant une catégorie spécifique aux migrant·e·s, ces termes instaurent une séparation entre leur littérature et une « autre » littérature nationale. Cette distinction entraîne une forme de marginalisation qui soulève un véritable problème.
En 2006, l’écrivain Feridun Zaimoglu, né en Turquie et ayant grandi en Allemagne, dénonçait déjà cette catégorisation de la littérature migrante : « Die Migrationsliteratur spielt schon längst keine Rolle mehr. Das ist ein toter Kadaver16. » Il n’est pas le seul à critiquer cette exclusion. À l’échelle internationale, de nombreux·ses écrivains·e·s ont exprimé leur indignation face à ces classifications : Salman Rushdie refuse par exemple l’expression « Commonwealth literature17 » tandis que des auteur·e·s francophones ont pris position à travers des manifestes tels que Pour une littérature monde ou Chroniques d’une société annoncée du collectif Qui fait la France18.
À partir des années 2000, les chercheur·e·s ont de plus en plus questionné la pertinence terminologique de ces termes, en soulignant que la littérature sur les migrations n’est pas seulement écrite par des migrant·e·s19. Pierre Nepveu qui a forgé le terme « écriture migrante » au Canada, préfère employer l’adjectif « migrante » à « immigrante ». Ce dernier étant davantage connoté socioculturellement, alors que « migrante » a l’avantage de pointer vers une pratique esthétique20. Selon Rebecca Walkowitz, la littérature migrante devrait inclure toutes les œuvres produites en période de migration ou dont on peut dire qu’elles reflètent la migration21. Elien Declercq propose l’expression « littérature de migration » permettant à la fois d’en finir avec la convergence totale et superflue entre le texte et la biographie de ses auteur·e·s, et de rompre la division artificielle entre le texte et son contexte22. Une tendance s’est ainsi développée visant à prendre en compte toutes les formes de migration à l’ère de la mondialisation croissante et à désigner une littérature qui thématise la migration linguistiquement et esthétiquement23. Dès lors, la migration apparait comme un thème universel et la littérature migrante comme un genre universel24 qui ne se limite plus à un groupe restreint d’auteurs.
Actuellement, le concept de société de migration s’impose comme un concept alternatif à celui de pays d’immigration. La migration y est perçue comme élément constitutif de sociétés plurielles, dont les inégalités doivent être repensées et remplacées par une participation égale en droits. C’est le point de départ de l’élaboration du concept de société postmigrante25. Heidi Rösch souligne que la réflexion sur les conditions sociales et la création d’espaces de pensée culturels, propre à la postmigration, étaient déjà une caractéristique de la littérature de migration à la fin du siècle dernier et ne constituaient donc pas une nouveauté. Selon Rösch, le terme de littérature migrante, utilisé depuis les années 1990, pourrait alors encore être employé26. Je pense, au contraire, que la notion de littérature migrante n’a plus sa place dans une société postmigrante, comme je l’expliquerai en conclusion de cet article.
Entre-temps, des tentatives ont été menées pour dépasser le concept statique de littérature migrante, en le substituant par des notions comme « transnational literature27 » ou « littératures sans domicile fixe » mettant l’accent sur des configurations spatio-temporelles fluides et évolutives, qui révèlent des mondes intermédiaires en transition, marqués par superpositions et des lignes de démarcation complexes28.
Ces démarches pour dépasser une conception statique de la littérature migrante perçue comme un sous-ensemble d’une littérature nationale homogène sur le plan linguistique, et institutionnellement produite dans un espace géographique délimité29, peuvent finalement être considérées comme précurseuses de la désignation de la littérature migrante en tant que « nouvelle littérature mondiale30 ».
Littérature migrante comme « nouvelle littérature mondiale »
The study of World Literature might be the study of the way in which cultures recognize themselves through their projections of “otherness”. Where once the transmission of national traditions was the major theme of World Literature, perhaps we can now suggest that transnational histories of migrants, the colonized or political refugees – these border and frontier conditions – may be the terrains of World Literature31.
Homi Bhabha envisage la littérature mondiale sous un prisme postcolonial, la définissant comme une catégorie émergente qui interroge la dissidence culturelle et la reconnaissance de l’altérité. Dès le début des années 1990, cette perspective de la littérature mondiale s’impose comme un champ d’études tourné vers l’avenir, où le colonialisme, mais aussi la transnationalité, la migration et l’exil, occupent une place centrale. Ce que Bhabha concevait alors prudemment comme un projet d’avenir allait se concrétiser une décennie plus tard, avec l’émergence de la « nouvelle littérature mondiale ».
Dès ces années 1990, les critiques littéraires allemandes envisageaient déjà une « nouvelle littérature mondiale » pour désigner les auteur·e·s issu·e·s de l’immigration32. Cependant, c’est en 2004 qu’Heidi Rösch emploie ce terme pour la première fois en l’associant à la littérature migrante. En mettant en avant les écritures transculturelles et interlinguistiques, Rösch montre que la littérature migrante ne se limite pas à sensibiliser aux différentes cultures, mais interroge et met en lumière la notion « das Dazwischen33 » (l’entre-deux). Cette littérature migrante, dont les origines ne sont plus attachées à un lieu spécifique34, devient dès lors la « nouvelle littérature mondiale ». Une affirmation que Rösch elle-même qualifie de provocante, car, à l’époque, la littérature migrante était encore majoritairement perçue comme une littérature autobiographique ou documentaire, centrée sur l’expérience des migrant·e·s, et non comme une œuvre à vocation poétique35.
Cette approche est développée dans l’étude comparatiste d’Elke Sturm-Trigonakis qui met en évidence la présence de protagonistes migrants, d’espaces transnationaux et d’histoires globales dans les textes des écrivain·e·s internationales. Sturm-Trigonakis propose un nouvel ordre littéraire qui regroupe les œuvres de l’ère de la mondialisation issues des interrelations culturelles et caractérisées par l’hybridation et le multilinguisme. Les textes d’écrivain·e·s comme Gloria Anzaldúa, Assia Djebar, Hanif Kureishi ou Michael Ondaatje doivent ainsi être dissociés de catégories de la littérature nationale et replacés dans le cadre de référence de la « nouvelle littérature mondiale » qui se distingue par trois caractéristiques :
Als erste Leitdifferenz bietet sich Zwei- oder Mehrsprachigkeit an, da global […] eine starke Tendenz zu Sprachmischungen im weitesten Sinn festzustellen ist. […] Das zweite Beschreibungskriterium ist inhaltlich-thematischer Art und referiert auf die für die Globalisierung typischen Phänomene des Transnationalismus: Sie reichen von border-crossing und Transgressionen aller Art über Mehrfachidentitäten bis hin zu Reisen, Exil, Migration und räumlichen Bewegungen und geben Anlass zum fiktiven Ausloten des Dritten Raumes. […] Das dritte Kriterium umfasst den durch das Globale und Transnationale provozierten Gegenpol, nämlich die Hinwendung zum Regionalen und Lokalen, womit wir die Ebene oberhalb des Nationalen verlassen und uns auf die Ebene unterhalb des Nationalen begeben. Hier werden Themenfelder wie Kleidung, Essen oder Religion als Ausdruck lokaler kultureller Praktiken ebenso wie konkrete Orte oder Städte sowie reale und mythische Vergangenheitsschichten bearbeitet, die ihrerseits in bestimmten Relationen zum Globalen stehen36.
L’émergence de la nouvelle littérature mondiale en tant que système littéraire autonome repose sur l’interaction de ces trois paramètres différenciateurs. C’est de cette interaction qu’émerge l’élément distinctif qui confère à cette littérature son unicité et qui la distingue des autres systèmes littéraires.
Parallèlement, une approche similaire se développait en France, appelant à dépasser le cadre national pour privilégier les échanges culturels issus des déplacements et des migrations. En 2007, 44 auteurs signaient dans Le Monde le manifeste Pour une littérature-monde, qui plaide pour l’abandon de la distinction entre littérature française et francophone, au profit d’une « littérature-monde en français ». Faisant écho au concept de Tout-monde d’Édouard Glissant37, également signataire, ce manifeste célèbre la vitalité de la narration et la richesse d’un monde en perpétuel mouvement contrastant avec la monotonie du roman français s’essoufflant et ne pouvant être sauvé que par les contributions d’auteur·e·s venu·e·s d’outre-mer. Les signataires dénonçaient particulièrement l’usage du terme et de l’étiquette « francophonie » qu’ils considéraient comme des catégories de marginalisation et d’exclusion de certain·e·s écrivain·e·s. La perspective de la littérature-monde propose une approche alternative de la littérature, déplaçant la prédominance de la France et du français pour envisager un ensemble d’écrits qui, bien que rédigés en français, s’affranchissent des frontières nationales38. L’impact médiatique de cette approche a été renforcé par la publication, aux éditions Gallimard, d’un recueil réunissant 27 contributions des signataires. L’un des axes majeurs du manifeste porte sur la diversité de la langue française, au travers notamment des processus de créolisation, allant de subtiles modifications à une transformation en profondeur de la langue. Longtemps marginales, ces influences s’intègrent désormais naturellement dans une langue française dynamique et en constante évolution. Michel Le Bris, l’un des éditeurs, évoque l’émergence d’un monde en mutation façonné par les migrations où la littérature se déploie sous de multiples formes, multipolaire et non uniforme. En s’appuyant sur Imaginary Homelands de Salman Rushdie, il défend une identité à la fois plurielle et fragmentée :
Mais la situation particulière de ces auteurs, d’être à cheval entre plusieurs cultures, leur donnait un œil particulièrement aigu, et du même coup réveillait, revivifiait la littérature, la dégageait de la gangue des préjugés, des bavardages mondains, des idéologies qui depuis des décennies tendaient à l’étouffer – et nous reconduisait, ce faisant, à cette autre vérité, un peu trop oubliée, que toute création implique à un moment ou à un autre de se rendre étranger à soi-même. Autrement dit, créer, écrire, ne revient pas à « exprimer » une culture mais à nous en arracher, dès lors que celle-ci se referme en normes, en diktats du groupe sur chacun de ses membres – et même que c’est en s’arrachant ainsi à la culture qu’on la déchire, la troue, et l’ouvre au dialogue avec les autres39.
Le projet a principalement été critiqué pour son insistance sur la langue française40 et perçu comme une habile stratégie de marketing, d’un rebranding de la littérature francophone41.
En définitive, il constitue une contribution majeure au débat sur la littérature mondiale et les migrations, en tentant de déplacer les littératures francophones traditionnellement reléguées en périphérie au centre du champ littéraire. On peut s’interroger sur la persistance de la distinction entre littérature française et littérature francophone alors qu’il serait plus cohérent de regrouper sous l’appellation « francophone » les littératures qui englobent tous les textes en français à l’image du terme « anglophone » pour désigner l’ensemble des textes en anglais42.
Ce qui unit ces différentes approches, c’est leur mise en valeur d’une littérature marginalisée, associée à la migration, à travers le concept de « littérature mondiale ». D’un point de vue sociopoétique, ces approches contribuent aux processus de démocratisation en déplaçant la migration – et, par extension, la littérature migrante – au centre du discours littéraire, la faisant ainsi passer d’un sujet périphérique à une « affaire de tous », comme le soulignent les récentes perspectives de la postmigration. On peut même se demander si la migration est encore considérée comme une exception, ou si elle ne devrait pas plutôt être envisagée comme une caractéristique fondamentale de la littérature contemporaine. Dans cette perspective postmigrante, la « nouvelle littérature mondiale », ainsi que les idées développées par Bhabha et par Le Bris/Rouaud, apparaissent comme transitoires – à l’instar de nombreux autres concepts de la littérature mondiale – et peut-être dépassées, leur objectif ayant été atteint. La littérature mondiale a donc pour fonction de rompre avec les schémas établis et d’enclencher un changement, comme le constate Moura : « La littérature mondiale, en quelque sens qu’on l’entende, peut jouer comme un élément libérateur des routines littéraires et critiques43. »
Postmigration ou la fin de la nouvelle littérature mondiale : repenser la littérature migrante
Que deviendra la littérature migrante une fois intégrée à la littérature mondiale ? L’exigence de considérer la littérature migrante comme littérature mondiale s’inscrit dans un changement de discours qui s’est intensifié ces dernières années sous le terme de « postmigration ». Le concept de postmigration occupe une place croissante dans les sciences humaines et sociales44 remettant en question la perception traditionnelle de la migration et invitant à une nouvelle approche des récits migratoires. Le terme est de plus en plus utilisé comme une réponse critique à la « migrantisation » persistante de certaines catégories de la population – celles bien que nées et socialisés dans le pays – qui continuent d’être perçues comme des « étranger·e·s » ou des « immigré·e·s ». Dans une société officiellement reconnue comme pays d’immigration, la migration devrait être considérée comme une réalité sociale normale et non plus comme une situation exceptionnelle :
“Post-migration” aspires to transcend “migration” as a disguised marker for racist exclusion, on the one hand, while embracing migration as social normality, on the other. Hence, the term post-migrant does not seek to depict – as falsely assumed and even criticized – a state in which migration has ended […]. Rather, it provides a framework of analysis for conflicts, identity discourses and social and political transformations that occur after migration has taken place45.
Les études classiques sur la migration ont largement contribué à sa reconnaissance et sa légitimation scientifique, elles ont aussi renforcé une vision binaire opposant migration et sédentarité, créant ainsi une distinction entre migrant·e·s (« les Autres46 ») et non-migrant·e·s (« nous »). En revanche, l’approche postmigrante cherche à déconstruire ces oppositions et à dépasser les cadres dualistes qui structurent la pensée sur la migration47.
Ce qui fait la radicalité du discours postmigrant, c’est précisément l’hypothèse selon laquelle la migration et les migrant·e·s sont une composante indissociable et fondamentale de la société. Cette perspective remet ainsi en cause l’idée même d’intégration :
[W]hen migration is acknowledged not as a crisis to be stemmed but as a norm to be politicized and democratized, then new narratives of who does and does not belong, and who is and is not authorized to move, must be articulated48.
La société postmigrante se définit ainsi autour d’un champ de tensions où se cristallisent pluralité, diversité et variété.
Dans cette perspective, on peut s’interroger sur la place qu’occupe la littérature migrante au sein d’un projet de société visant à « démigrantiser » les migrant·e·s. En observant les littératures contemporaines à l’échelle mondiale, on peut se demander si la migration, le cosmopolitisme et le multilinguisme relèvent de l’exception ou s’ils sont devenus la norme ? Hanif Kureishi propose une réponse dans son roman The Buddha of Suburbia (1990) : « The immigrant is the Everyman of the twentieth century49. » Et pourtant, nos conceptions d’une homogénéité nationale et d’une littérature nationale comme références restent ancrées de manière implicite. À l’ère postmigrante, les objectifs portés par les partisan·e·s de la « nouvelle littérature mondiale » semblent, en théorie, atteints. Lorsque le discours sur la migration évolue en profondeur, il devient essentiel de libérer les littératures liées à la migration de toute catégorisation et d’accepter la migration comme un grand thème de la littérature mondiale au même titre que l’amour ou la mort. Cela n’exclut en rien d’interpréter les dynamiques migratoires sous l’angle de l’auteur·e, de l’œuvre ou du contexte dans lequel elles s’inscrivent.
